Le chômage des jeunes en France (26,5 % des jeunes de 15-24 ans) comme une bonne
partie de l’Europe, est de plus en plus préoccupant. Des mesures ont été mises en place (Contrats de génération, emplois d’avenir) et
d’autres viennent d’être promises à un niveau européen. Les gouvernements sont tous conscients de la gravité de la situation et ils tentent de réagir. Sauf
que les moyens financiers font défaut et que les aides ne seront pas à la hauteur des enjeux.
Alors les jeunes doivent faire face comme ils le peuvent : certains se lancent dans l’aventure de l’entreprise, d’autres partent pour l’étranger, d’autres tentent les concours administratifs, et d’autres désespèrent à trouver un emploi...
Les situations sont diverses et certains souffrent bien plus que d’autres, comme leurs aînés d’ailleurs.
Il y a ceux qui n’ont aucune formation et qui paient le prix fort de la crise. Sans aucune qualification, c’est une mission, si elle n’est pas impossible, très difficile. Du coup, ils sont les premiers bénéficiaires des aides. Toutefois, vu leur nombre, (début 2013, ils étaient 1,9 millions de 15-29 ans à n’avoir pas d’emploi, ne pas être dans un parcours d’éducation ni de formation) on voit tout de suite que les contrats aidés seront insuffisants, il faudra trouver d’autres idées pour intégrer ces jeunes dans le monde professionnel.
Ceux qui ont une formation professionnelle ont plus de chances de trouver un emploi. Mais là, tout dépend des secteurs, certains recrutent plus que d’autres : le bâtiment, la restauration et l’hôtellerie, les services à la personne, l’informatique...
Et pour les diplômés BAC +++, c’est là que l’on trouve les disparités les plus fortes. Même si le taux de chômage est inférieur (10 %) à celui des non diplômés, il reste tout de même élevé. Le fait de sortir d’une grande école n’est peut-être plus une garantie de trouver un emploi mais c’est tout de même une belle carte de visite. Beaucoup sont encore recrutés avant d’avoir fini leurs études et les employeurs continuent à leur faire les yeux doux.
En revanche, pour les diplômés des Universités, les filières sont déterminantes. Les filières scientifiques, technologiques sont prisées sur le marché du travail et les jeunes sont souvent embauchés par les entreprises dans lesquelles ils ont fait des stages. Ils sont repérés avant même parfois, la fin de leur diplôme et ne connaissent pas ainsi les affres de la recherche d’emploi.
Pour les filières littéraires, sociales, économiques, les choses se compliquent. Certains empilent les stages puis les CDD pour connaître souvent vers 30 ans, le Saint Graal, le CDI. Il faut dire que certaines matières qui peuvent être passionnantes à étudier offrent des débouchés restreints (sociologie, psychologie, philosophie...).
Et dans bon nombre de métiers (juristes, journalisme, communication, marketing...) les employeurs sont impitoyables : il faut de l’expérience. Alors là, c’est la désillusion et on rentre dans le parcours du combattant. C’est le cycle infernal des stages, puis des CDD.... Les jeunes diplômés ne peuvent pas non plus patienter indéfiniment. Sans travail stable, pas de logement, pas de crédit... Alors l’obligation de l’alimentaire est la plus forte et les Bac +3, 4, 5 ou 6 sont contraints à oublier leurs rêves pour prendre le premier emploi venu...
Si l’on ne veut pas avoir une jeunesse désabusée, il est temps d’offrir des perspectives pour ceux qui n’ont rien et de mettre en adéquation travail et formation.
La situation est grave, il y a urgence à agir...