Le 26 septembre dernier, sur le plateau de l'émission "On n'est pas couché" présenté par Laurent Ruquier, l'eurodéputée Nadine MORANO s'est exprimée en ces termes : "La France est un pays aux racines judéo-chrétiennes... La France est un pays de race blanche dans lequel on accueille aussi des personnes étrangères..."
Au-delà de la polémique déclenchée par ces paroles, de l'aberration scientifique que certains ont relevée, pendant que d'autres doutaient de la référence même au Général de Gaulle, ne sommes-nous pas au coeur de la crise identitaire française ?
Oui, ces propos ont dû faire écho à bon nombre des Français que l'on qualifie "Français de souche". Ceux-ci ont dû se réjouir d'entendre sur un plateau de TV ce qu'ils pensent et qu'ils hésitent encore à crier haut et fort ! Ils en ont rêvé et Nadine Morano l'a fait !
Evidemment, ces propos ont dû résonner douloureusement dans la tête de bon nombre de ces Français de Métropole et d'Outre-mer qui n'ont pas la peau blanche ! A l'image de cette députée réunionnaise dont on a pu sentir l'émotion et les larmes contenues déclarant "députée noire de la République, cette France décrite par Madame MORANO n'est pas la mienne"...
Cette triste histoire révèle l'état de notre société ; une société déboussolée qui ne sait plus qui elle est ou refuse de voir ce qu'elle est devenue.
Sur le plateau de l'émission C dans l'Air du 1er octobre, le journaliste Claude Weil reprochait au personnel politique de ne pas avoir fait un travail de pédagogie sur la transformation de la France.
On peut déplorer cette absence de pédagogie car au bout du compte, il y a comme une impression chez ces "Français de souche" à la peau blanche de s'être réveillés avec la gueule de bois ; une France multiculturelle était née... Et pour toute explication, ils n'ont eu que le fameux slogan : l'immigration est une chance pour la France !
Et les problèmes engendrés par le mélange de cultures et de religions n'ont pas été réglés, ont été balayés d'un revers de la main par crainte d'un développement du racisme, ce qui n'a pas manqué de se produire. Car finalement, en ne posant pas les problèmes, refusant d'entendre les craintes et les exaspérations, on a fini par radicaliser les uns et les autres.
Evidemment, il n'en faudrait pas beaucoup pour que cette société ne se fragmente un peu plus, car au-delà des politiques, ce sont les citoyens qui doivent accepter de vivre ensemble... ou pas. Et le risque est toujours plus grand de voir les communautés se dresser les unes contre les autres sous fond de chômage de masse et de crise migratoire sans précédent...
Pour que ce type de déclaration ne se reproduise plus, non pas parce qu'il y aura eu l'intervention d'une police de la bien-pensance, bien-pensance rejetée, mais parce que naturellement, elle sera désuète, totalement dépassée, il faudra du temps, de la patience et des efforts de tous...
La France mérite bien cela...
mars 13/11/2015 22:58
Friant 06/10/2015 09:20