Nouvelle crise grecque : allons-nous assister dans ce énième bras de fer entre la Grèce et l'Eurogroupe à une tragédie, un Etat viré de la zone euro avec pertes et fracas et promis à des années de misère ?
Ou allons-nous être les témoins, une fois de plus, d'une comédie, avec tension palpable et larmes de crocodile pour finalement accorder in extremis, la dose d'oxgène dont le pays a besoin ?
Des deux tableaux, le deuxième semble le plus probable. Parce que l'Union européenne ne peut pas se payer le luxe de lâcher un de ses partenaires, qui plus est, se trouve dans la tourmente. Non pas qu'elle n'ait pas envie de donner un coup de balai aux Grecs indisciplinés, mais avant tout, elle ne peut pas perdre sa crédibilité. L'instabilité qui en découlerait serait nocive pour l'UE et les marchés financiers de faire un nouveau coup de Trafalgar !
Et puis, qui sera ensuite traité à la sauce grecque ? Car les candidats ne manquent pas ; entre ceux qui laissent filer leur déficit depuis de nombreuses années sans complexe et ceux qui voudraient prendre la porte, il y a le choix.
L'Union européenne ne peut pas non plus accorder de but en blanc une aide sans contrepartie, aussi mince soit-elle, histoire de ne pas donner envie à d'autres pays de réclamer toujours plus de mansuétude, un laisser-aller qui pourrait bien conduire à une déroute et au coup de grâce de l'Euro.
On aurait envie de dire que dans cette affaire, l'Union européenne porte une lourde responsabilité ! Non pas que les Grecs soient des malheureuses victimes de l'ogre européen. Pour entrer dans la zone euro, ils ont quand même tripatouillé leurs comptes avec l'aide de la banque Goldman Sachs et depuis, ils ont dépensé sans compter !
Mais qu'a fait l'UNION EUROPEENNE ? Ne s'est-elle rendue compte de rien ? Incompétence ou complicité ? Aucun contrôle, aucun avertissement à l'Etat grec jouant la cigale ! Rien de rien, jusqu'en 2010 et la défiance des créanciers de la Grèce sur la capacité du pays à rembourser sa dette publique !
Et comme toujours et partout, ce sont les mêmes qui ont trinqué et qui trinquent ; les personnes les plus modestes, les retraités, les jeunes, les chômeurs... D'où la victoire de la gauche radicale, Syriza et de son leader, Alexis Tsipras...
Parce que les nantis de la Grèce ont déjà pris les devants ; c'est la débandade pure et simple ! Les capitaux quittent le pays à grand flux : 12,25 milliards d'euros en janvier, 7,57 milliards d'€ en février, 1,91 milliards d'€ en mars... Et comme le dit une célèbre publicité : "Et ce n'est pas fini !"
Dans ce jeu de dupes, les Grecs, histoire de mettre un peu plus la pression sur l'UE, font les yeux doux aux Russes ! Là, c'est un affront pour la fière Europe qui va vite trouver un accord, peut-être encore plus favorable que prévu ! Chacun ne perdant pas la face bien entendu !
Et tout cela sur le dos des contribuables européens qui devront payer l'addition, à moins de faire la même salade grecque !
Oui les mots sont durs mais la réalité l'est tout autant !